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Un balai pour deux : sur la piste d’Harry Potter au Royaume-Uni
Il y a des voyages qui réveillent l’enfant tapi au fond de nous. Des destinations qui n’envoûtent pas seulement par leur beauté, mais par les histoires qu’elles portent. Suivre les traces d’Harry Potter à travers le Royaume-Uni, c’est plonger dans une aventure qui mêle réel et imaginaire, falaises battues par le vent et châteaux sortis tout droit d’un conte. Ce circuit-là ne se contente pas de raviver les souvenirs de lecteurs assidus ou de cinéphiles nostalgiques – il les ancre dans la pierre, le bois, les rails d’un vieux train à vapeur. Prêt·e à enfiler ton écharpe Gryffondor ?
De Londres au Chemin de Traverse : la capitale, point de départ ensorcelé
Londres est souvent le point d’entrée royale dans l’univers de la saga. Dès que l’on sort de King’s Cross, un détail amuse l’œil : un petit attroupement autour d’un mur de briques. Bienvenue à la célèbre Plateforme 9¾, où un chariot semble s’évaporer à travers le mur. Le coin est devenu si populaire que les files d’attente peuvent rivaliser avec celles des manèges à Poudlardland (ok, ce n’est pas encore un vrai parc, mais on peut rêver).
Juste à côté, la gare de St Pancras, avec ses airs victorienne royale, offre la façade visible dans les films, lorsque Harry part à l’école. De là, on peut prendre le métro pour rejoindre d’autres lieux mythiques :
- Leadenhall Market, qui incarne le Chemin de Traverse avec ses passages couverts somptueux, ses vitrines anciennes et ses pubs à l’anglaise. On y sent presque l’odeur de chouette et de chaudron bouillant.
- Australia House sur Strand, qui a servi de décor pour la Banque Gringotts. L’intérieur ne se visite pas facilement, mais l’extérieur suffit déjà à s’imaginer des gobelins comptables en pleine réunion de crise.
En bonus : faites un détour par Piccadilly Circus, où notre trio préféré s’échappe après le mariage interrompu, pendant “Harry Potter et les Reliques de la Mort”. Étonnamment, on redécouvre Londres à travers ces fragments de fiction : la magie n’est jamais où l’on croit, mais elle est là.
Les Studios Warner Bros : le Graal de tout moldu fanatique
Pas si loin de Londres, à Leavesden, les Harry Potter Studios offrent une immersion totale dans les coulisses de la saga. Costume original de Dumbledore ? Là. La Grande Salle ? Plus vraie que nature. Le Chemin de Traverse façon plateau de tournage ? Mieux qu’un rêve d’enfant.
C’est un lieu où le temps semble suspendu. On y comprend l’ampleur du travail artistique derrière chaque scène — la texture d’une cape d’invisibilité, les dessins des livres de potions, les grimoires griffonnés main. Et ne parlons même pas du Poudlard Express, où l’on peut grimper à bord et rejouer ses scènes préférées avec une bonne dose de second degré.
Petit conseil de sorcier baroudeur : prenez vos billets en avance, même très en avance. L’endroit affiche souvent complet, et personne n’a envie de repartir bredouille avec sa baguette entre les jambes.
Oxford : le charme universitaire de l’école des sorciers
Direction Oxford. Si Poudlard avait un ancrage terrestre, ce serait ici. L’université, dont les pierres ont vu passer des siècles d’apprentis penseurs, offre elle aussi son lot de décors magiques. Plusieurs collèges ont accueilli les équipes de tournage, et s’y promener déclenche ce sentiment étrange d’être à mi-chemin entre la réalité et l’écran.
- La Divinity School, dans la Bodleian Library, se transforme en infirmerie de Poudlard.
- Le Christ Church College vous réserve l’escalier de la première arrivée d’Harry à Poudlard. On entendrait presque les flacons de Philtre de Paix tinter dans les poches…
Oxford est une parenthèse dans le temps, un cocon de culture et de mystère, idéal pour vagabonder entre deux références livresques. Si vous avez un peu d’imagination, chaque coin de rue devient un sort à inventer.
L’Écosse, terre sauvage de Poudlard
On quitte maintenant l’effervescence citadine pour la sauvagerie des Highlands. Car s’il y a bien une chose que les films ont su capter, c’est l’âme mystique de l’Écosse. C’est ici que se situe géographiquement Poudlard… du moins dans l’esprit de J.K. Rowling. Et dès qu’on met les pieds sur ces terres, on comprend pourquoi.
Premier arrêt : le Viaduc de Glenfinnan. Ce pont majestueux, suspendu dans les brumes et la verdure, accueille le passage mythique du train vers Poudlard. Bonne nouvelle, on peut monter à bord du véritable train à vapeur, le Jacobite Express (qui fonctionne en été). Et oui, il traverse le viaduc tel qu’on le voit dans les films. Préparez vos appareils photo : la vue est à couper le souffle.
C’est l’un de ces moments où fiction et réalité se rencontrent si puissamment qu’on ne sait plus très bien si l’on est dans une scène découpée par David Yates ou si l’on va vraiment croiser Ron Weasley à la machine à thé.
Autre lieu fort : le Loch Shiel, souvent utilisé pour représenter le lac noir de Poudlard, notamment dans “La Coupe de Feu”. Ses eaux sombres et profondes invitent au silence, à la contemplation, presque à la fugue intérieure. Si l’on tend l’oreille, le vent murmurera peut-être quelques arcanes oubliées.
Édimbourg : là où tout a commencé
Impossible de sillonner le Royaume-Uni sur les traces du sorcier à lunettes sans une halte à Édimbourg, ville chérie par J.K. Rowling. C’est ici, dans les cafés aux murs sombres et aux vitres embuées, que tout a — littéralement — pris forme.
Commencez par un café au Elephant House, là où Rowling écrivait le premier tome, entourée de l’effervescence feutrée typique des salons de thé anglais. Bien que l’intérieur ait souffert d’un incendie, son aura demeure intacte, et la vue sur Greyfriars Kirkyard inspire toujours autant les plumes créatives.
Justement, en parlant du cimetière Greyfriars, baladez-vous à travers ses allées mousseuses : vous croiserez sans doute quelques pierres tombales au nom étrangement familier, comme McGonagall ou Tom Riddle. Simple coïncidence ou clin d’œil subliminal ? Difficile à dire – mais la balade vaut le détour.
Cerise sur le pudding : jetez un œil au Balmoral Hotel, où Rowling a terminé le dernier tome. Une plaque y honore cet instant d’écriture… Peut-être l’un des plus émouvants pour les millions de fans qu’elle a envoûtés.
Conseils pratiques pour votre aventure magique
- Transports : le train est souvent votre meilleur allié. Le réseau ferré britannique, bien que capricieux, traverse des décors incroyables. Louer une voiture peut cependant s’avérer pratique si vous voulez explorer les coins reculés d’Écosse.
- Météo : préparez-vous à toutes les saisons sur une journée. Une cape ne serait pas de trop.
- Billets : que ce soit pour les Studios ou le Jacobite Express, anticipez vos réservations. Rien n’est plus frustrant qu’un sortilège trop populaire.
- Dress code : les fans les plus hardcore porteront cape et baguette. Les autres ? Un sac à dos, des chaussures confortables — et une âme d’enfant.
Ce circuit n’est pas simplement un hommage à une œuvre culte. C’est un voyage à rebours vers nos émerveillements premiers, où chaque ruelle pavée, chaque brume collée à la lande, devient porte vers l’extraordinaire. Et dans un monde qui court toujours plus vite, quel luxe inestimable que celui de ralentir… pour chasser les fantômes d’un monde imaginaire qu’on n’a jamais vraiment quitté.
Alors au prochain quai de gare ou au détour d’une lande brumeuse, gardez l’œil ouvert. On ne sait jamais : une chouette pourrait bien venir déposer une lettre oubliée…