Mer Rouge voyage : explorer les trésors sous-marins de l’Égypte

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Il y a des bleus qui ne s’oublient pas. Pas ceux d’une chute, mais ceux qui s’enfoncent dans l’iris comme une promesse — la mer, immense, vivante, éclatante. La Mer Rouge fait partie de ces bleus-là, avec sa clarté irréelle, ses coraux fluorescents et sa faune qu’on croirait tout droit sortie d’un rêve. Si l’Égypte évoque d’abord ses pyramides millénaires et ses déserts brûlants, elle cache aussi dans ses eaux un jardin d’Éden pour les amoureux de l’apnée, du tuba ou des bouteilles d’oxygène.

Pourquoi la Mer Rouge fascine autant ?

Étonnamment jeune géologiquement (c’est un rift en formation), la Mer Rouge est une faille entre l’Afrique et la péninsule Arabique, qui se distend lentement. Ce processus tectonique a donné naissance à un écosystème marin d’une richesse époustouflante. Protégés par des décennies de préservation parfois plus intuitives qu’organisées, les récifs coralliens y explosent encore de vitalité, ces mêmes récifs que l’on voit blanchir ailleurs dans le monde.

Les eaux sont chaudes toute l’année, la visibilité souvent excellente même à 30 mètres de profondeur, et les courants généralement doux. Ajoutez à cela des épaves fascinantes et des poissons-clowns jouant entre les anémones, et vous obtenez un terrain de jeux sublime pour tous les types d’explorateurs aquatiques — du plongeur aguerri au simple curieux masqué et palmé.

Hurghada ou Marsa Alam ? – Le dilemme du voyageur marin

Il y a toujours un choix à faire. Si vous cherchez une ambiance plus festive avec des infrastructures bien rodées, Hurghada est votre point de départ idéal. La ville est vivante, parfois trop, et les centres de plongée abondent, du plus rustique au plus luxueux.

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Mais si votre âme penche vers le calme, les levers de soleil paisibles et les récifs où l’on entend encore le claquement des poissons-perroquets, alors Marsa Alam vous tend les bras. Plus au sud, plus préservée, elle offre un rapport quasi intime avec la mer. Je me souviens d’une plongée à la baie d’Abu Dabbab : une tortue verte me fixait, imperturbable, mastiquant paresseusement des herbes marines. Dans cet échange muet, j’ai compris que dans ce monde liquide, nous n’étions que des invités.

Plonger ou ne pas plonger ? Telle n’est même pas la question

La beauté de la Mer Rouge, c’est qu’elle ne pose aucune barrière. Pas besoin d’être certifié PADI pour s’émerveiller ; un masque et un tuba suffisent. Plusieurs sites accessibles depuis la plage permettent de snorkeler parmi des myriades de poissons aux noms improbables : poisson-papillon citron, labre nettoyeur, baliste clown… Un vrai carnaval sous-marin.

Mais pour ceux qui veulent descendre plus profond, quelques spots sont à marquer sur vos cartes :

  • Elphinstone Reef : Un récif tombant spectaculaire au large de Marsa Alam. Courants forts, mais possibilité d’y croiser des requins marteaux et des longimanus – quand mère nature décide d’être généreuse.
  • Sataya Reef (Dolphin Reef) : Accessible aussi depuis Hamata, ce lagon abrite un groupe sédentaire de grands dauphins. Nager avec eux, dans le grand bleu, reste l’une de mes expériences les plus émouvantes.
  • SS Thistlegorm : Au départ de Sharm el-Sheikh, cette épave de la Seconde Guerre mondiale est une machine à remonter le temps. Locomotives, bottes, motos… tout dort là, intact, sous un jeu de lumière naturel qui ferait frissonner Spielberg lui-même.
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Les couleurs du silence — Chronique d’un après-midi à Ras Mohammed

Il y a de ces lieux qui vous murmurent l’histoire de la planète. Ras Mohammed, au sud du Sinaï, en fait partie. Un parc national marin protégé, posé entre deux golfes majestueux : Suez et Aqaba. J’avais rejoint le site à bord d’un petit bateau de plongée, moteur grinçant, guide souriant.

Au premier saut dans l’eau, le plafond de corail m’a enveloppé comme un vitrail vivant. Et tout à coup : silence. Pas celui du vide, non, mais celui des mondes pleins. Poissons-anges, murènes dissimulées, nuées de glassfish. Un récif aussi foisonnant qu’un souk du Caire, mais cent fois plus paisible.

Le soir venu, dos au bastingage, j’ai partagé un thé à la menthe avec Mahmoud, le capitaine. « Tu sais », m’a-t-il dit en regardant l’horizon, « la mer nous enseigne la patience et l’humilité. Celui qui veut tout voir rate l’essentiel. » Il a eu raison : je n’ai pas vu de requin ce jour-là, mais j’ai vu quelque chose de plus rare – la paix.

Quand partir en Égypte pour explorer la Mer Rouge ?

La bonne nouvelle, c’est que les aventures en Mer Rouge ne sont jamais vraiment hors saison. Mais selon vos préférences, certaines périodes sont plus propices :

  • Octobre à avril : Températures agréables pour l’air comme pour l’eau (25-28°C), peu de risques de coups de soleil explosifs.
  • Mai à septembre : Les températures flirtent avec les 40°C sur la terre ferme, mais la mer devient alors aussi tiède qu’un bain royal – parfaite pour les longues sessions de snorkeling ou pour ceux qui ne supportent pas les combinaisons de plongée.

Évitez la période de Ramadan si vous souhaitez profiter de la vie locale au maximum – les horaires réduits peuvent freiner certaines activités, même si l’ambiance spirituelle est palpable dans l’air du soir.

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Choisir son hébergement – Entre écologie marine et confort

Si l’on veut vraiment respecter ce sanctuaire marin, mieux vaut choisir un hébergement qui adopte une démarche écoresponsable. Plusieurs lodges et hôtels dans la région de Marsa Alam ou autour de Dahab ont adopté des pratiques durables : utilisation restreinte de plastique, tri des déchets, énergies renouvelables.

Lors de mon passage chez Marsa Nakari Lodge, un éco-camp les pieds dans le sable, on dînait sous les étoiles, et on vous prêtait même un sac-filet pour ramasser les déchets flottants lors de vos sorties. Un petit geste, mais qui change tout.

Certaines croisières plongée (“liveaboards”) proposent aussi un confort étonnant, avec chefs à bord, cabines privées et itinéraires vers des sites inaccessibles depuis la côte. Idéal pour les passionnés de plongée qui ne veulent pas perdre une minute entre deux immersions. Sur l’une d’elles, j’ai rencontré un couple japonais qui avait quitté Tokyo pour six mois sabbatiques, juste pour explorer les mers : « Ici, on respire enfin », m’ont-ils soufflé. Et je les ai crus.

Petits conseils pratiques avant de plonger dans l’aventure

  • Visa : Obtenez-le facilement à l’arrivée (payant, environ 25 USD) pour les séjours jusqu’à 30 jours.
  • Santé : Prévoyez une lotion antimoustique puissante et ne buvez que de l’eau embouteillée.
  • Équipement : Les centres de plongée sont bien équipés, mais si vous tenez à votre masque ou vos palmes fétiches, emportez-les.
  • Respect de la faune : Évitez de toucher les coraux, ne donnez pas à manger aux poissons (cela perturbe leur comportement naturel), et surtout : observez sans déranger.

Et bien sûr, n’oubliez pas votre carnet de plongée ou au moins un petit carnet de voyage. Car une fois enveloppé par les couleurs vives et le chant sourd de la mer, les souvenirs risquent de s’effacer comme les bulles remontant à la surface… À moins de les griffonner, encore humides, dans la marge de votre cœur.

Dans un monde qui court toujours plus vite, la Mer Rouge offre encore l’immense privilège de ralentir. De se perdre dans le bleu et de s’y retrouver un peu. Alors, prêt à plonger ?

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